Vidéo 1: Patrimoine en danger à Vaulx-en-Velin, la destruction menace l'usine Tase qui porte le temoignage avec les cités ouvrières du passé industriel de la ville et de la mémoire ouvrière.
Usine TASE - TLM - Vie de Quartiers 05-2008
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Vidéo 2: Emission intégrale de Télé Lyon Métropole (TLM) sur les patrimoines en danger dans l'agglomération lyonnaise, partie 1/2
TLM - Vie de Quartiers 1
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Vidéo ": Emission intégrale de Télé Lyon Métropole (TLM) sur les patrimoines en danger dans l'agglomération lyonnaise, partie 2/2
TLM - Vie de Quartiers 2
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lundi 5 mai 2008
dimanche 6 avril 2008
Histoire du Carré de la Soie
Le quartier de La Soie date de 1924.
La famille Gillet, teinturiers lyonnais convertis à la production de textiles artificiels, ouvrent un établissement sur 75 hectares du quartier de la Côte au sud de Vaulx.
Cet établissement est desservi par le chemin de fer de l'Est lyonnais, et alimentée par l'usine électrique du barrage de Cusset.
Dans une logique paternaliste, dès 1924 la famille Gillet édifie 97 pavillons contenant 297 logements.
Puis en 1926, la " Grande cité " est construite (ainsi nommée en opposition à la "Petite cité" pavillonnaire voisine). Elle comprend 20 immeubles de 4 étages, soit au total 500 logements au confort sanitaire précaire (pas de salle de bain et WC sur le palier), destinés exclusivement au personnel ouvrier de l'usine
L'usine prend en charge et, par conséquent, régente tout le quartier qui vivra en complète autarcie jusque dans les années 60. Elle finance et gère les équipements quels qu'ils soient, au point que les travailleurs n'ont jamais à sortir du périmètre, même pour les loisirs. Un centre alimentaire, un foyer pour jeunes filles de la campagne ou de pays étrangers venues trouver de l'ouvrage, un centre médico-social, un stade, son institut d'apprentissage, une église et un groupe scolaire sont aussi créés par le seul industriel., faisant émerger une véritable vie de quartier.
Des jardins ouvriers de part et d'autres des immeubles sont également mis à disposition.
Cette cité industrielle se trouve isolée au milieu de terres maraîchères, aux confins de quatre communes dont les bourgs se situent tous à plusieurs kilomètres.
Pour rejoindre le village de Vaulx-en-Velin, en particulier, il faut franchir le canal de Jonage, construit au XIXe siècle pour alimenter l'usine hydroélectrique de Cusset.
En 1935 l'usine compte 3 000 salariés contre 900 en 1926.
Une main d'œuvre immigrée renforce le personnel de l'usine et s'installe par vagues successives : au tout début les arméniens, russes ou polonais, puis les italiens et les espagnols; par la suite viendront les travailleurs d'Algérie, Tunisie, Maroc et en dernier lieu les Portugais.
La Grande cité a toujours plutôt abrité les derniers arrivants, c'est-à-dire les moins fortunés, les plus anciens profitant lorsqu'ils le pouvaient de leur ascension sociale, même minime, pour " glisser " vers la Petite cité ou faire construire alentour.
A l'issue de la seconde guerre mondiale, l'entreprise TASE favorise la construction pour leur personnel d'un lotissement " castors " de 62 pavillons.
Dès le milieu des années 1950, l'usine connaît les mêmes difficultés économiques que les autres entreprises nationales de la filière textile. Ces déboires lui seront fatals. En effet, en 1971, Rhône-Poulenc acquiert le groupe Gillet. Les dirigeants de Rhône-Poulenc engagent une politique de réduction drastique à la fin des années 1970. L'usine vaudaise de la TASE ferme ses portes en juillet 1980.
La fin de "l'usine providence" laisse les habitants dans un sentiment de désarroi et d'abandon auquel la Ville n'a pu apporter jusqu'à ce jour de solutions.
Malgré ces évolutions, la cohérence du lien entre l'usine et le logement se maintient. Au fil du temps, sur les champs qui isolaient autrefois les cités des autres zones d'habitation de la banlieue nord-est de Lyon, se sont installées de petites et moyennes industries. Et lorsqu'en 1980 Rhône-Poulenc ferme l'usine vaudaise, le " quartier TASE " paraît figé, sorte d'isolat social et urbain entouré de communes qui ont vu pousser sur leur sol les principaux grands ensembles de l'agglomération lyonnaise.
Aujourd'hui, les conditions semblent réunies pour faire revivre ce quartier. La lutte contre l'étalement urbain, et les infrastructures de transports collectifs mises en œuvre par les collectivités locales sont des opportunités pour un nouveau développement, tout en respectant l'histoire de Vaulx-en-Velin Sud.
La famille Gillet, teinturiers lyonnais convertis à la production de textiles artificiels, ouvrent un établissement sur 75 hectares du quartier de la Côte au sud de Vaulx.
Cet établissement est desservi par le chemin de fer de l'Est lyonnais, et alimentée par l'usine électrique du barrage de Cusset.
Dans une logique paternaliste, dès 1924 la famille Gillet édifie 97 pavillons contenant 297 logements.
Puis en 1926, la " Grande cité " est construite (ainsi nommée en opposition à la "Petite cité" pavillonnaire voisine). Elle comprend 20 immeubles de 4 étages, soit au total 500 logements au confort sanitaire précaire (pas de salle de bain et WC sur le palier), destinés exclusivement au personnel ouvrier de l'usine
L'usine prend en charge et, par conséquent, régente tout le quartier qui vivra en complète autarcie jusque dans les années 60. Elle finance et gère les équipements quels qu'ils soient, au point que les travailleurs n'ont jamais à sortir du périmètre, même pour les loisirs. Un centre alimentaire, un foyer pour jeunes filles de la campagne ou de pays étrangers venues trouver de l'ouvrage, un centre médico-social, un stade, son institut d'apprentissage, une église et un groupe scolaire sont aussi créés par le seul industriel., faisant émerger une véritable vie de quartier.
Des jardins ouvriers de part et d'autres des immeubles sont également mis à disposition.
Cette cité industrielle se trouve isolée au milieu de terres maraîchères, aux confins de quatre communes dont les bourgs se situent tous à plusieurs kilomètres.
Pour rejoindre le village de Vaulx-en-Velin, en particulier, il faut franchir le canal de Jonage, construit au XIXe siècle pour alimenter l'usine hydroélectrique de Cusset.
En 1935 l'usine compte 3 000 salariés contre 900 en 1926.
Une main d'œuvre immigrée renforce le personnel de l'usine et s'installe par vagues successives : au tout début les arméniens, russes ou polonais, puis les italiens et les espagnols; par la suite viendront les travailleurs d'Algérie, Tunisie, Maroc et en dernier lieu les Portugais.
La Grande cité a toujours plutôt abrité les derniers arrivants, c'est-à-dire les moins fortunés, les plus anciens profitant lorsqu'ils le pouvaient de leur ascension sociale, même minime, pour " glisser " vers la Petite cité ou faire construire alentour.
A l'issue de la seconde guerre mondiale, l'entreprise TASE favorise la construction pour leur personnel d'un lotissement " castors " de 62 pavillons.
Dès le milieu des années 1950, l'usine connaît les mêmes difficultés économiques que les autres entreprises nationales de la filière textile. Ces déboires lui seront fatals. En effet, en 1971, Rhône-Poulenc acquiert le groupe Gillet. Les dirigeants de Rhône-Poulenc engagent une politique de réduction drastique à la fin des années 1970. L'usine vaudaise de la TASE ferme ses portes en juillet 1980.
La fin de "l'usine providence" laisse les habitants dans un sentiment de désarroi et d'abandon auquel la Ville n'a pu apporter jusqu'à ce jour de solutions.
Malgré ces évolutions, la cohérence du lien entre l'usine et le logement se maintient. Au fil du temps, sur les champs qui isolaient autrefois les cités des autres zones d'habitation de la banlieue nord-est de Lyon, se sont installées de petites et moyennes industries. Et lorsqu'en 1980 Rhône-Poulenc ferme l'usine vaudaise, le " quartier TASE " paraît figé, sorte d'isolat social et urbain entouré de communes qui ont vu pousser sur leur sol les principaux grands ensembles de l'agglomération lyonnaise.
Aujourd'hui, les conditions semblent réunies pour faire revivre ce quartier. La lutte contre l'étalement urbain, et les infrastructures de transports collectifs mises en œuvre par les collectivités locales sont des opportunités pour un nouveau développement, tout en respectant l'histoire de Vaulx-en-Velin Sud.
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